Table ronde relative à l’Aide publique au développement

à l’occasion de la visite officielle de M. Thani MOHAMED SOILIHI Ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux Préfecture du DOUBS – Vendredi 14 février 2025 – 14h -

Une trentaine de participants dont : 

Les représentants élus et des services RI des 3 principales collectivités territoriales : Région BFC, Département du Doubs, Ville de Besançon (10 personnes) et des structures déléguées : RRMA BFCI et Agence de l’Eau.

Les référents d’une dizaine d’associations locales de Solidarité internationale : AGIR abcd ; GREF-BFC, Peuples Solidaires , Amadea ( Madagascar) ; Solidarité Douroula (Burkina Faso) ; Nous tous 25, Associations de solidarité avec le Maroc, la Côte d’Ivoire…

Personnel politique et institutionnel local : le Député L. Croizier, le Vice Président du Département 25 L. Fagaut, la Maire de Besançon  A.Vignot ; le Préfet Rémi Bastille et son équipe, le conseiller diplomatique auprès du Préfet de Région…

    1. Ce qu’il faut retenir des propos introductifs à la table ronde du Ministre délégué :

    Une visite de terrain et une volonté affirmée d’écouter les acteurs au quotidien des coopérations et partenariats internationaux. Maintenir la présence et l’action de tous ces acteurs sur tous les continents permet à la France de prévenir un certain nombre de crises et d’y répondre dans la mesure de ses moyens (développement autour du traitement de certaines crises sanitaires par exemple). Il annonce la prochaine tenue d’un sommet sur la nutrition les 27 et 28 mars prochain à Paris. Comorien d’origine, le ministre évoque sa grande sensibilité aux problématiques de développement. Bien sûr un contexte défavorable cette année en raison de la réduction du budget de l’APD mais une mesure de responsabilité pour pouvoir réinscrire notre action dans la continuité à l’avenir… 

    1. Les interventions
    • Lorsque ces interventions émanent des collectivités ou des structures déléguées ( RRMA ; Agence de l’Eau…), l’objectif est de témoigner au ministre, la nature et la qualité de l’accompagnement prodigué à l’ensemble des acteurs engagés dans les partenariats internationaux et ce pour faciliter la mise en œuvre de nombreux projets. Les ambitions régionales de type COPRA (coopérer pour réussir) dans différents pays d’Afrique de l’Ouest sont évoquées par BFCI. Les partenariats de la Ville de Besançon également avec notamment le camp palestinien de Aquabet Jaber en Cisjordanie. En fin de rencontre, Le Directeur de BFCI (M. Ousmane Syll) appellera de ses vœux une simplification des procédures dans les relation avec l’Etat et prônera des approches toujours plus territorialisées des dynamiques partenariales, ce pour éviter les échelons intermédiaires inutiles et dispendieux.
    • Les associations pour leur part ont à cœur de décrire leur champ d’interventions respective et développent le plus souvent une présentation exhaustive de leurs actions au ministre. Deux inquiétudes (ou regrets) sont exprimées : l’une concerne la difficulté d’obtenir des visas d’entrée sur le territoire français pour certains partenaires surtout lorsqu’ils ne représentent pas des institutionnels (ex : acteur paysan d’un projet à Madagascar), l’autre évoque la perte d’influence et de notoriété de l’image France dans le monde. Ce dont convient le ministre qui regrette les effets négatifs du prisme sécuritaire qui a pu dicter nos politiques extérieures. Il évoque ses dernières missions au Cameroun et en Pologne en témoignant d’autres approches.
    1. L’échange avec GREF-BFC

    Dans ce contexte, comme délégué régional du GREF en BFC,  je choisis (en 5ème intervenant) d’exprimer le profond malaise engendré pour notre organisation (et je le suppose pour d’autres) par la baisse drastique des crédits de l’APD dans le budget 2025, baisse dont la proportionnalité est sans aucune mesure avec beaucoup d’autres dans les ponctions ministérielles. Je rappelle combien cette réduction, peu compréhensible, est de nature à remettre en cause l’accès aux droits humains les plus fondamentaux : santé ; éducation, alimentation, eau… Je déplore une forme de contradiction lorsque les actions de soutien à l’école qui sont les nôtres dans bien des pays du continent africain, se trouvent durablement freinées et que dans le même temps, le discours politique ambiant (et localement polémique) conteste la réalité des attentes de nombre de jeunes migrants (MNA) arrivés sur le territoire et qui souhaitent accéder à une éducation de base et formation qui leur garantisse dignité et avenir.

    Le Ministre prend le temps de répondre, exprime sa compréhension et assure que la baisse des crédits ne constitue en rien une fatalité et que la France devra retrouver très vite son niveau initial d’engagement. Il évoque contextuellement le poids des opinions publiques favorables à un resserrement national de la dépense mais il corrige en exprimant une conviction qu’il présente comme à priori partagée : aider au développement là-bas (c’est son terme) permet aussi d’aider nos concitoyens et notamment sur l’appréhension de la problématique des migrations ; agir ailleurs, c’est aussi agir ici en quelque sorte. Sur les MNA, il convient de la très forte aspiration des jeunes à s’en sortir notant d’ailleurs que 87% des migrations se font d’abord vers un environnement immédiat au pays de départ, migrations qualifiées de sud-sud. 

                                                                           Rapporteur : Pierre ALLAIN

                                                                                                      Délégué GREF-BFC 

    La table ronde aura duré deux heures. Elle avait été précédée d’un repas républicain à la Préfecture avec les élus et aura été suivie : 

    • d’une visite du Centre de Linguistique Appliqué (Université de Besançon) acteur majeur de l’accueil du congrès mondial de la FIPF ( Fédération internationale des professeurs de français ) prévu cet été du 10 au 17 juillet à Besançon autour de la thématique «  Les utopies francophones en tous genres »
    • d’une rencontre avec la communauté mahorais du département du Doubs.

    _________________________